Together Faraway
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 « Some mean more than others... » [CLOSE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeVen 11 Mar - 15:55


    « We go round together, as the planet turns into the light, something more than dreams to, watch out for each other? coz we know what it means to be alive... »
      Duran Duran - Sunrise
    « Some mean more than others... » [CLOSE] Hs
Sophie et Hanna CONRAD
« Some mean more than others... »

.


Allongée dans mon bain depuis bientôt une heure, je mettais mes pensées en pause. Je me posais trop de questions, et la grande majorité d’entres elles, restaient sans réponses. Depuis un an, ma vie n’était plus celle que je voulais, je n’étais que l’ombre de moi-même, essayant de m’en sortir comme je le pouvais, mais loin de celui que j’aime, ça m’était totalement impossible. Et pourtant..il le fallait. J’avais beau retourner la situation dans tous les sens, je ne voyais que cette solution pour lui et moi…

Depuis mon retour à Port-Hudson, je travaillais avec Sophie, et autant dire que je lui suis reconnaissante de m’avoir laissé la gérance du restaurant du Lucky Leon’s. Travailler me permettais de mettre de coté mes états d’âmes pendant quelques heures, d’oublier mes problèmes, et de penser à autres choses. Je n’étais pas totalement heureuse, mais je ne suis pas malheureuse, c’est déjà ça non ?

Les minutes défilèrent et je me rendis compte qu’il était temps pour moi, de sortir de l’eau et d’aller m’habiller pour retrouver Sophie au Lucky. J’avais encore du temps devant moi avant de faire le service, et même si on habite ensemble, et que depuis près de 25ans on ne se lâche pas, j’aime passer du temps avec elle. C’est surement la personne qui me connait le plus, et qui arrive à déceler ce qui ne va pas en une seconde. J’avais tout vécut avec elle, le meilleur comme le pire, et surtout le pire vu l’état déplorable de notre enfance pourri. Je n’en voulais pas spécialement à mon père pour ce ratage phénoménal, je me disais juste que c’était un ensemble de mauvaises circonstances qui ont menés à cette situation invivable pour des gosses, et pourtant tellement répandue.

J'enroulais une serviette autour de mon corps et je sortis de la salle de bain pour aller dans ma chambre, choisir mes vêtements. Je n’étais pas une fashion victime dans l’âme, mais je m’efforçais d’être présentable. J’enfilai un jean, une chemise et mis mes chaussures. Pas tellement prête à accueillir le prince charmant, mais ça fera l’affaire. Puis, je l’avais déjà rencontré le « prince charmant », mais je lui avais claqué la porte au nez, donc je doute que cette « chance » frappe deux fois à la même porte. Je retournais en vitesse dans la salle de bain pour passer un coup de brosse dans mes cheveux, et mettre un peu de mascara. J’étais quasiment prête, je pris mon sac en vérifiant n’avoir rien oublié, et je claquais la porte direction le Lucky Leon’s.

Notre appartement était à deux pas du bar, c’était plutôt pratique, surtout vu le quartier ou il était. Enfin, moi je connaissais la grande majorité de Port-Hudson, donc ce coté là de la ville ne m’effraie pas le moins du monde, mais pour d’autres, ça peut faire…peur !

Je poussais la porte du bar, sourire aux lèvres, Sophie n’était pas dans la salle principale, elle devait être occupé à faire autres choses. J’avançais vers le comptoir en saluant Tim, le barman du Lucky, et plutôt bel homme faut l’avouer. Sophie savait choisir son personnel…

HANNA – Hey Tim – Lui dis-je en lui claquant la bise.–Tu sais ou est Sophie ? – Il m’indiqua qu’elle était dans son bureau. Je m’y avançais en entre-ouvrant la porte et en laissant apparaitre que ma tête. – Qu’est tu fous ?! – Quand elle leva la tête, je compris qu’elle était au téléphone avec je ne sais qui, qu’importe, je refermais la porte derrière moi, et je retournais voir Tim. Je m’accoudais au comptoir, en déposant mon sac sur un tabouret qui était à coté de moi. – T’es là depuis longtemps ? J’ai quitté le Lucky hier soir, tu y étais encore, je reviens tu es encore là, dis-moi, tu vis ici ?! – Je disais ça en souriant, et connaissant un peu l’homme qui était devant moi, je savais qu’il n’allait pas le prendre mal.

TIM – Ne le dis à personne mais…mon patron est un tyran ! – Me dit-il en souriant. Je riais avec cette phrase, Sophie pouvait être qualifié de tyran, mais que si ça vient de moi… Puis, il reprit. – Josh a eu un empêchement et Sophie m’a appelé en renfort, j’ai accepté de la dépanner.

Au plus il parlait, au plus je souriais…Ces deux là étaient totalement épris l’un de l’autre, et ils ne s’en cachaient pas tellement. Donc j’imagine bien le truc, Josh a un empêchement et hop Tim est là. Je jetais un œil à la porte du bureau à Sophie et cette dernière apparaissait…

HANNA – Ah voilà la plus belle !


Dernière édition par Hanna E.Conrad le Mer 18 Mai - 0:49, édité 6 fois
Revenir en haut Aller en bas
Sophie B. ConradSophie B. ConradMessages : 278
Date d'inscription : 16/01/2011
Localisation : Port Hudson
Emploi/loisirs : Propriétaire & gérante du Lucky Leon's
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeVen 11 Mar - 16:08

« Some mean more than others... » [CLOSE] 89489296
Sophie B.Conrad & Hanna E.Conrad
Sister Vs Sister


HANNA _ Qu’est tu fous ?!

Entrée triomphante de mon double dans le bureau alors que je suis pendue au téléphone avec un imbécile depuis plus de trente minutes. Un regard dépité dans sa direction et elle comprend que c’est pas forcément le moment. Je l’aurai bien suppliée de prendre ma place au téléphone mais elle a déjà refermé la porte. Lâcheuse.

Tant pis me revoilà perdue dans une conversation sans fin avec un manager chiant pour un pseudo groupe de musique.
Pendant qu’il parle, je revois les plannings, Josh m’ayant fait faux bonds au dernier moment, et ayant appelé Tim à la rescousse, le voilà qui enchainait deux journées en une et avec le sourire. J’avais pas franchement hésité avant de l’appeler pour lui demander de me sauver la mise mais j’étais pas non plus 100% à l’aise. Surtout quand une voix féminine a décroché son téléphone. Mais passons. La soirée d’hier s’était prolongée jusqu’à trois ou quatre heures et il avait tenu à m’aider à ranger. Gentleman n’est ce pas ? Sans broncher il avait accepté de revenir vers 15h sur son jour de congés… y a pas à dire, j’avais tiré le gros lot en l’embauchant. Efficace, ponctuel, dévoué, intelligent, drôle et carrément sexy.

Le pseudo manager finit enfin sa tirade pour conclure que « oui, ils joueront vendredi prochain dans votre bar au tarif convenu au départ ». Et trente minutes de ma vie perdus…

Je rejoins Hanna et Tim et les dérangent en pleine conversation. Je capte la fin de sa phrase à lui et sourit.

SOPHIE _ Je suis pas un tyran, c’est toi qui peux plus te passer de moi et qui sais pas dire non à ta patronne.

Face à lui, je lui souris mon regard plongé dans le sien. Avant de me détourner vers Hanna. Je l’embrasse sur le front en passant à coté d’elle et m’installe derrière le bar pour préparer deux chocolats viennois.
Hanna me regarde avec ces yeux d’enfant comme à chaque fois que je prépare ce gouter fait maison. Petites, on avait l’habitude de passer devant le Leon’s et de s’appuyer contre la vitre pour regarder le père de Romain, Loup, faire ses chocolats Viennois à son fils et aux jeunes qui trainaient dans le bar. On ne s’y ait jamais aventurées et on n’avait aucune idée de ce que c’était. Quand Loup m’a embauché, j’ai même pas osé demandé, il m’intimidait complètement et je n’avais d’yeux que pour son fils. Puis un après midi, je l’ai regardé faire, les yeux plein de magie il m’a montré la recette. Depuis c’est devenu une habitude. Et maintenant qu’Hanna est rentrée, c’est quasiment la même chose tous les jours. Elle arrive plus tôt, s’installe et on boit notre chocolat viennois. Mais je m’égard. Comme d’habitude je suis encore dans mes pensées.
Je dépose la boisson face à ma sœur en lui souriant.

SOPHIE _ Voilà pour toi Grumo.

Je souriais en la regardant me fusiller de ses grands yeux bleus verts. Elle avait horreur de ce surnom dont je raffolais. Depuis qu’elle était rentrée, j’avais de nouveau l’impression d’être complète, vivante. Et puis on avait beau vivre ensemble, travailler ensemble, chaque fois que je la voyais, je savais que quoi qu’il se passerait, tout irait bien. Elle avait cet effet sur moi, me donnait cette impression d’être invincible

Impossible pour moi de garder mon regard trop longtemps sur quelqu’un d’autre que Tim. Il a cette fichue attraction sur moi qui m’OBLIGE à regarder dans sa direction, à le chercher, à le repousser. Et à revenir à la charge.

SOPHIE _ C’était qui la femme au téléphone ce matin ?
TIM _ Une amie !
SOPHIE_ Qui répond à TON téléphone ?
TIM_ Jalouse
SOPHIE _ Je veux juste savoir quel genre de MST tu dois pouvoir te trimballer avec une partenaire différente chaque soir. Alors son prénom ?
TIM _ Alice… ou Candice… Ca finit pas « ce » en tout cas.
SOPHIE _ Comme « garce » ?
TIM _ Jalouse

Le regard d’Hanna vagabonde entre lui et moi, je la vois bien, du coup je prends mon courage pour arrêter de taquiner Tim comme une gamine en l’empêchant de taffer et retrouve le monde de mon double.

SOPHIE _ Josh m’a planté, pour la deuxième fois en deux semaines et Tim a volé à mon secours. Et arrête de nous regarder avec ces yeux amusés, c’est gênant.
Et puis, qu’est ce’ tu fais là si tôt toi ? Je te manquais déjà ?



Dernière édition par Sophie B. Conrad le Lun 14 Mar - 16:06, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeLun 14 Mar - 2:54

La voilà arrivant, démarche de gagnante et sourire aux lèvres. Elle était belle ma jumelle n’est-ce pas ?! Évidement, ses petites oreilles avaient entendu la fin de la phrase de Tim, et elle lui répondu aussitôt. Je souris, j’aimais les voir se traquer, c’était mon petit plaisir quotidien avant d’aller bosser. Sophie passa derrière le bar et nous fit deux chocolats viennois. Elle savait ô combien j’en raffolais et elle n’hésitait pas à m’en faire un par jour –voir plus si la déprime était au rendez-vous. Elle finit et me servit ma tasse…

SOPHIE - Voilà pour toi Grumo.

Je redressai aussi vite la tête…Elle avait osé la garce. Inutile de lui répliquer, ça lui ferait trop plaisir. Je regardais ma tasse, attendant que ça refroidisse pour me jeter dessus. Il m’était arrivé plus d’une fois de me bruler la langue avec cette boisson et la sensation est des plus désagréables...puis quand vous travaillez dans un restaurant, c'est vraiment pas pratique quand vous devez goûter les plats.

Mon attention fut déviée sur Sophie et Tim quand cette dernière lui demanda qui était cette femme au téléphone..Je me retournais discrètement et je les regardais. J’adorais les ragots surtout quand ça implique une troisième personne dans un duo naissant. Je pris ma tasse en main, et je la portais à ma bouche, je soufflais légèrement pour refroidir le chocolat, pendant ce temps, mes yeux suivaient le match qui se déroulait entre une patronne jalouse et un employé fier de ça. Au plus ça avançait au plus je souriais. L’échange était vraiment drôle à voir. Sophie s’arrêta, surement pour mettre fin à cette petite dispute, mais moi je savais qu’au fond, elle n’avait plus rien à dire car oui, elle était jalouse ! Faut pas toucher à son petit Tim !

Puis, elle se souvient que j’étais là. Moi possessive ? pas du tout..bon d’accord un peu, mais normal, c’est ma moitié, j’ai un peu de mal à la partager !

SOPHIE - Josh m’a planté, pour la deuxième fois en deux semaines et Tim a volé à mon secours. – sacré Josh…- Et arrête de nous regarder avec ces yeux amusés, c’est gênant. Et puis, qu’est ce’ tu fais là si tôt toi ? Je te manquais déjà ?

HANNA – J’vais finir par l’appeler Super-man, Tim, il vole toujours à ton secours…- Je lui jetais un regard plein de malice, en le reportant ensuite sur Tim qui sourit.. – Et Alex ou Lindsay n’étaient pas disponible ? Je crois savoir qu’il y en a une des deux qui avait sa soirée hier…enfin j’dis ça, j’dis rien..tu fais ce que tu veux… - Je lui souris et pris une gorgée de mon chocolat. – Comme Tim, je ne peux pas me passer de toi Sophie! – Dis-je sur un ton moqueur. – Non j’étais prête et je n’avais pas envie de rester seule à l’appart. J’avais tellement rien à faire que je suis restée une heure dans mon bain ! J’suis ressortie toute fripée, comme les vieilles. – Et autant dire que j’étais dégoutée, c’est limite si je ne me voyais pas dans 40 ans.

La tasse toujours en main, je regardais à présent le bar, il n’y avait pas trop de monde en cet après-midi. Ce n’était pas plus mal, comme ça j’allais pouvoir discuter avec Sophie. Même si je la vois 24h/24, j’ai toujours quelque chose à lui dire. La plus part du temps, ce sont des trucs insignifiants, ou des ragots que j’entends au restau ou même au Lucky..Je pratique la langue de bois –vipère ou pute ça marche aussi. Mais ce n’est pas ma faute, j’adore ça.

HANNA – Au faite, c’était qui au téléphone ? – Moi curieuse ? pas un brin ! – Vu la gueule que tu tirais, c’était pas un appel passionnant…

Je fus coupée par un bruit assourdissant. Un verre avait échappé à la main d’un client et s’était étalé par terre. Tim, en bon serveur qu’il était, alla tout de suite ramasser les dégâts. Il se baissa et je fus totalement happé par son postérieur..bouche ouverte, yeux écarquillés, je me retournais vers Sophie qui matait le même spectacle que moi…

HANNA – J’avais jamais vu ce côté-là de lui…Je comprends mieux pourquoi tu restes derrière ton bar quand il sert…coquine ! – Je rigolais et Sophie me fit les gros yeux.
Revenir en haut Aller en bas
Sophie B. ConradSophie B. ConradMessages : 278
Date d'inscription : 16/01/2011
Localisation : Port Hudson
Emploi/loisirs : Propriétaire & gérante du Lucky Leon's
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeLun 14 Mar - 16:17

« Some mean more than others... » [CLOSE] Bla2zu
Sophie B.Conrad & Hanna E.Conrad
Sister Vs Sister



HANNA – J’vais finir par l’appeler Super-man, Tim, il vole toujours à ton secours…- Et Alex ou Lindsay n’étaient pas disponible ? Je crois savoir qu’il y en a une des deux qui avait sa soirée hier…enfin j’dis ça, j’dis rien..tu fais ce que tu veux…

Je l’ai regardé un sourire en coin. De toute façon, je ne pouvais jamais rien lui cacher. J’adorai Alex et Lindsay faisait partie de mes meilleurs amis, et pourtant j’avais demandé à Tim. Il faut pas être ingénieux de toute façon pour comprendre que j’aimais passer du temps avec lui. Elle me souriait pleine de malices dans les yeux. Tim sourit à son tour, je le voyais du coin de l’œil. Je laissai échapper un léger rire. Gênée ? Peut être et pourtant y avait pas tellement lieu pour. Ca faisait un moment que le jeu du chat et de la souris avait commencé. Je reportai mon attention sur ma sœur.
Elle continuait de sourire, le regard se baladant entre lui et moi. Le mien restait sur elle. Elle était revenue depuis huit mois déjà et n’avait déserté que quelques mois avant ça mais son absence avait été assez violente. Œil pour Œil, dent pour dent me direz vous. Je l’avais prévenue la veille de mon départ et n’était pas revenue pendant trois ans. Elle m’a envoyé un message une fois partie elle. La seule chose de bien que je pouvais retirer de l’Ouragan, c’était le retour de deux de mes sœurs. Depuis, j’avais besoin de la voir sourire, de voir qu’elle se reconstruisait, qu’elle était bien, sans dire heureuse, car je ne pense pas qu’on en soit encore là. Mais la voir sourire me donnait envie de rire encore plus fort et de la serrer dans mes bras.
Et puis elle était belle, les yeux légèrement plissés, elle rayonnait quand un sourire s’installait sur ses lèvres. Elle dégageait tellement de choses. Allez savoir pourquoi Tim ne cherchait pas à la draguer elle plutôt que moi. Il doit être aveugle.

Je réalisais de nouveau que je m’étais égarée dans mes pensées.

SOPHIE _ Certes, Alex ne bossait pas… mais elle est de service ce soir, et Lindsay, je ne sais pas, elle doit passer la journée avec son « mari ». – je souris d’avantage à l’idée - … du coup, j’ai appelé le seul disponible… Un peu par défaut, tu vois le genre ?

Je vis Tim levé les yeux au ciel, façon de dire « et elle est même pas capable de trouver une véritable excuse ». Mais Hanna me sauve. Enfin Hanna ou sa curiosité légendaire.

HANNA – Au faite, c’était qui au téléphone ? Vu la gueule que tu tirais, c’était pas un appel passionnant…

SOPHIE _ Un manager pour un groupe qui se produit ici vendredi prochain. Il m’a prit la tête pendant trois plombes parce que c’était pas assez payé et blablabla. Au final il a accepté mes tarifs après m’avoir gonflé toute la matinée. Font chier ses agents… Donc non effectivement pas passionnant .

Je souris en repensant à la conversation. Si je l’avais eu en face de moi, je lui aurai dévissé la tête à ce pauvre type.

Avant de pouvoir dire quoi que ce soit, un bruit de verre nous fit légèrement sursauter. On regarde tous les trois dans la direction, des bouts de verre jonchent le sol. Le client nous regarde tout penaud. Je souris et alors que je m’apprête à aller ramasser les dégâts, Tim me devance et y va à ma place. Quel homme !

Penché en train de faire le ménage, un torchon sur l’épaule et son jean lui dessinant parfaitement le postérieur, Hanna et moi beugont dessus quelques secondes avant qu’elle ne revienne à la réalité plus rapidement que moi.

HANNA – J’avais jamais vu ce côté-là de lui…Je comprends mieux pourquoi tu restes derrière ton bar quand il sert…coquine ! –

Je lui fais les gros yeux deux secondes avant de me pencher vers elle et de lui répondre plus doucement.

SOPHIE _ Et tu as vu la taille de ses pieds ? Il doit être aussi bien fournit derrière que devant…

Je souris, le regard amusé sans détacher mes yeux de mon employé. Hanna n’est pas en reste et on le fixe un moment. Quand il se retourne, on a l’air de deux poissons dans leur bocal, toujours rivées sur le spectacle qu’il nous offrait. On essai de réagir aussi vite que possible mais trop tard, on est grillées. Lui sourit, gêné, nous aussi.
Je tente de revenir à la conversation avec Hanna, reprenant une expression faciale normale, yeux normalement ouverts et bouche fermée.

SOPHIE _ La solitude te pèse Grumo ? Ou c’est le fait de te regarder dans le miroir et de t’imaginer dans 40 ans qui t’a terrifié, du coup tu es venue plongé ton malheur dans une tasse de chocolat ?

J’avais définitivement reposé mon regard sur ma sœur, évinçant le dieu vivant à ma gauche.
Revenir en haut Aller en bas
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeLun 14 Mar - 18:53

SOPHIE - Certes, Alex ne bossait pas… mais elle est de service ce soir, et Lindsay, je ne sais pas, elle doit passer la journée avec son « mari »… du coup, j’ai appelé le seul disponible… Un peu par défaut, tu vois le genre ?

Je l’écoutais attentivement, elle essayait de se trouver des excuses, mais au plus elle parlait, au plus elle s’enfonçait, et tout ça sous les yeux rieurs d’un Tim qui n’en perdait pas une miette. Qu’est que j’aimais ce genre de situation ! Légèrement sadique sur les bords, mais ça me plait de voir Sophie galérer pour se sortir d’une situation ou elle s’y est mise seule.

HANNA – Ok..si tu l’dis, je veux bien te croire ! – ou pas. Mais en tant que sœur, je me dois de faire cesser le supplice, histoire qu’il lui reste un peu de dignité à la pauvre petite.

Quand elle parla de Lindsay et de son supposé mari Duncan, je ne pus m’empêcher de rire. Celle-là, elle nous aura tout fait ! Mais en y repensant, ça ne m’étonne pas d’elle, elle est tellement barrée qu’à la limite, c’était prévisible. Puis, pour un mariage bourré, elle a bien choisi, il est plutôt mignon le condamné. Oui, car quand Lindsay vous a dans ses filets, il vous est impossible de lui échapper. La preuve ça fait vingt cinq ans que j’essaye de la fuir, mais elle me rattrape toujours. C’est mon boulet, je dois faire avec.

Enfin, ce n’est pas le sujet de la conversation, même si je pourrais faire une thèse sur son cas..quoi que non, ça ne me rapporterait rien. Joke. La conversation se poursuivit, et on en vient à parler du coup de fil que Sophie avait reçu plus tôt dans la journée.

SOPHIE - Un manager pour un groupe qui se produit ici vendredi prochain. Il m’a prit la tête pendant trois plombes parce que c’était pas assez payé et blablabla. Au final il a accepté mes tarifs après m’avoir gonflé toute la matinée. Font chier ses agents… Donc non effectivement pas passionnant.

HANNA – C’est toujours pareil, tu leurs donnes la main, ils te prennent le bras. Enfin, c’est habituel tu me diras. Puis, je vois pas à quoi ça lui sert de vouloir négocier si à la fin, ça tombe sur ce que vous avez convenu. Il doit être vraiment débile celui-là ! On verra ce que son groupe vaut vendredi…

Je n’aimais pas trop ce genre de comportement, mais il fallait faire avec. Surtout que le groupe était annoncé depuis des semaines au Lucky et qu’on ne pouvait pas revenir en arrière. Puis ce genre d’occasion est autant bénéfique pour le groupe que pour nous. Eux ça leurs permet de faire connaitre leurs musiques, et nous de faire salle comble, que ce soit pour le bar ou le restaurant. Donc vendredi, c’est journée chargée au Lucky !

Après que le client fit tomber son verre, Sophie et moi s’attardons sur la vue agréable que nous offrait Tim. En même temps, on ne voyait que ça donc autant en profiter.

SOPHIE - Et tu as vu la taille de ses pieds ? Il doit être aussi bien fournit derrière que devant… - Je rigolais comme pas possible. Elle est complètement dingue !
HANNA – Fais gaffe, il peut t’accuser d’harcèlement, tu sais ce que sont les relations employés/employeurs.. – Je lui souris – Tu me diras si c’est l’cas quand tu auras consommé…

Ce n’était pas une question, mais plus une demande, même si elle ne rentre pas dans les détails, ça me fait rire de savoir. Curieuse jusqu’au bout !

Tim avait compris qu’on le regardait. Si j’étais gênée ? Un petit peu, mais pas autant que Sophie. Faut croire que c'était sa journée. Puis, elle reprit la conversation, en essayant d’oublier le spectacle que Tim venait de nous offrir.

SOPHIE - La solitude te pèse Grumo ? Où c’est le fait de te regarder dans le miroir et de t’imaginer dans 40 ans qui t’a terrifié, du coup tu es venue plonger ton malheur dans une tasse de chocolat ? – Je la regardais perplexe.

HANNA – Un peu des deux je dois dire..Mais la solitude gagne plus que mon vieillissement à venir...

Le regard dans le vide, je repensais à cette année qui venait de s’écoulait. Des tas d’évènements s’étaient produits. C’était à m’en donner le tournis. Il y a un an, j’étais heureuse, en couple et prête à avoir un enfant, et là, je suis dans un bar avec ma sœur en train de mater le cul d’un serveur. C’est moi ou j’ai régressé ? J’avais juste l’impression de stagner depuis douze mois, de faire du surplace. Pour connaître le futur, il faut chercher dans le passé. Mais si mon futur est comme mon passé, je préfère vivre au jour le jour, et ne rien planifier. Je ne veux plus être déçue et ressentir cette douleur à la poitrine. Douleur qui s’atténue mais qui ne me quitte jamais.

J’étais perdue dans mes pensées, un peu comme chaque jour. Ressasser le passé ne me faisait aucun bien, au contraire, ça avait le don de m’enfoncer. Et là, ma porte de sortie était le Lucky Leon’s, et surtout Sophie. Mes yeux sillonnaient le bar, comme pour éviter de croiser son regard. Je ne voulais pas voir ses pupilles bleus me fixer avec de la compassion. Je n’en avais pas besoin. Et mon regard s’arrêta sur une photo des LaSalle. Léon, Loup & Romain formaient un trio. Ils respiraient le bonheur, la joie de vire. Je souris.

HANNA – Il a l’air heureux dessus.. – Romain avait disparu le jour de l’ouragan, et depuis, Sophie n’avait aucune nouvelle, on ne savait même pas s’il était mort ou encore vivant. – Toujours rien ?

Je savais que c’était un sujet sensible, qu’elle ne voulait pas en parler car elle se sentait coupable. Mais ce n’était pas le cas, juste un ensemble de coïncidence qui a fait que maintenant, elle en est là...
Revenir en haut Aller en bas
Sophie B. ConradSophie B. ConradMessages : 278
Date d'inscription : 16/01/2011
Localisation : Port Hudson
Emploi/loisirs : Propriétaire & gérante du Lucky Leon's
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeLun 14 Mar - 20:16

« Some mean more than others... » [CLOSE] Bla3
Sophie B.Conrad & Hanna E.Conrad
Sister Vs Sister



Finalement sortie de l’embarras dans lequel j’avais plongé toute seule avec une explication bidon sur « Pourquoi j’avais appelé Tim », les deux sourient toujours mais le sujet change rapidement.

HANNA – C’est toujours pareil, tu leurs donnes la main, ils te prennent le bras. Enfin, c’est habituel tu me diras. Puis, je vois pas à quoi ça lui sert de vouloir négocier si à la fin, ça tombe sur ce que vous avez convenu. Il doit être vraiment débile celui-là ! On verra ce que son groupe vaut vendredi…

SOPHIE _ Ils ont intérêt à être bons. Parce que passer des jours à écouter un manager alcoolique parler pognons, très peu pour moi merci beaucoup.

Le regard à présent tourné vers un Tim penché, l’une comme l’autre on devient de vrais vautours. Elle commence par ces fesses, j’enchaine sur «ces pieds » et elle conclue par un harcèlement sexuel. Je souris, toujours penchée vers Hanna, me permettant de pas parler trop fort.

HANNA – Fais gaffe, il peut t’accuser d’harcèlement, tu sais ce que sont les relations employés/employeurs. Tu me diras si c’est l’cas quand tu auras consommé…

SOPHIE _ Quand j’aurai consommé, il se plaindra pas, il reviendra en rampant…

J’éclate de rire face à ma réponse des plus abjectes. Avec Hanna c’est comme ça, je peur jurer comme un charretier et parler des mecs comme les camionneurs parlent des nanas, ca me gêne pas. Ca m’arrive même très –trop ? - souvent.

Quand Tim se retourne, je me replace correctement, encore prise sur le fait, espérant secrètement qu’il ne m’a pas entendu. Je regarde Hanna, écarquillant les yeux, façon de dire « merdeeeeee, grillée ». Je retiens un sourire quand meme et change le sujet pour revenir sur ma sœur et son arrivée si tôt au bar.

HANNA – Un peu des deux je dois dire..Mais la solitude gagne plus que mon vieillissement à venir...

Je me suis arrêtée de sourire, mon regard malicieux et amusé se transforma. Pas en pitié ni en compassion, elle est comme moi sur ce point, rien de plus pour la gonfler. Non je comprenais juste sa douleur. Je la comparais pas à la mienne, jamais j’oserai, mais on avait ce truc à la con des jumelles. Quand l’une souffre, l’autre le sait, le sent, c’est physique, ca prend aux tripes. La voir fuir mon regard fait encore plus mal. J’ai le sentiment qu’elle a l’impression que je la trouve pas assez forte. Pourtant c’est loin d’être le cas. Je suis meme admirative qu’elle tienne encore debout. Et je suis la dernière personne à la juger. Je suis là pour la soutenir rien de moins. Elle avait tellement été là pour moi que je ne me voyais pas lui tourner le dos ou critiquer ces choix. J’aurai pas fait mieux.
J’attrape les verres à ranger face à moi pour me donner une contenance et la laisse détailler la pièce du regard. Je lui tourne le dos quand elle reprend la parole.

HANNA – Il a l’air heureux dessus.. .Toujours rien ?

Je regarde dans la meme direction qu’elle, pour m’assurer qu’on parle de la même chose. Et oui, elle a bien dévié le sujet de sa vie sur la mienne.

SOPHIE _ Ils étaient toujours heureux, c’était beau à voir les trois générations ensemble…

Ca faisait mal au cœur d’en parler, Léon, le grand père était décédé peu de temps après mon arrivée ici. Il était complètement quillé. Le plus adorable des grands pères. Il se plaisait à raconter des histoires plus fantastiques et irréelles les unes que les autres, faisant croire aux plus jeunes qu’ils les avaient vécu. Un papy à la « Big Fish ». Léon, le père de Romain était un homme d’une cinquantaine d’années, le cœur sur la main, assoiffé de connaissances, de rencontres, de partages. Il m’avait appris toutes les ficelles du métier, quand j’étais arrivée à 18 ans, les mains dans les poches, complètement paumée, il m’a regardé ouvrir la porte, m’a sourit et a juste dit « Tu tombes bien, je cherche une serveuse »… Je venais simplement goûter son chocolat viennois et me voilà, accueillit dans la plus belle famille qu’il soit. Et puis il est décédé il y a deux ans déjà. Romain fut le suivant à disparaître de ma vie. La seule chose qu’il reste de cette famille, ce sont ces murs que je m’efforce de maintenir en vie. C’était le soir de l’ouragan. Je m’étais emporté pour je ne sais quoi, et buté comme il était il a claqué la porte… je ne l’ai jamais revu. Son corps ne fut jamais retrouvé. L’espoir de le voir franchir cette porte un jour s’amenuisait un peu plus chaque jour. Avec lui, le rêve d’une famille s’était envolé.

SOPHIE _ Non…toujours rien… et y aura surement jamais rien Hanna.

J’avais recroisé son regard. L’ambiance était plus la même. Sans être plombante, elle était juste plus lourde. Tim avait remarqué le moment assez « privé » et avait quitté le bar, nous laissant seules.

SOPHIE _ Tu devrai le revoir, lui dire tout ce que tu as à lui dire Hanna, tu as la possibilité de le faire, passe pas à coté de ça…

Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. Qu’elle a eut une année des plus difficiles, que se retrouver face à Donovan doit être une des choses les plus dures à faire après ce qu’il s’était passé. Mais sans que ca n’apaise la douleur, ca apaiserait surement sa conscience, les milliers de questions qu’elle doit se poser… et qui sait, ne dit on pas « qu’il n’est jamais trop tard » ?

Revenir en haut Aller en bas
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeVen 18 Mar - 20:59

SOPHIE - Quand j’aurai consommé, il se plaindra pas, il reviendra en rampant…
HANNA – Vantarde ! – lui dis-je en rigolant.

On avait ce truc, d’être totalement crue quand on se parle, que ce soit pour tous les sujets, et surtout les mecs. On parlait comme eux. Mais qu’est qu’on rigolait, c’était comme ça entre elle et moi. Mais trêve de plaisanterie, le sujet devint plus sérieux quand je lui dis que je me sentais totalement seule. Je n’allais pas lui mentir, puis de toute façon, elle le remarquerait bien assez tôt. Elle connaissait comme moi les raisons, et bien qu’on ne s’y éternisait pas des masses, il nous arrivait de temps en temps de parler de ces sujet…interdits ! Je m’égarais un instant, essayant de reprendre mes esprits et de ne pas me laisser aller dans ma déprime. Je regardais la pièce en essayant de m’accrocher à autre chose qu’à mes pensées. C’était perdu d’avance, elles m’obsédaient, elles étaient toujours là, à attendre que je faiblisse pour m’envahir. Putain de culpabilité ! Mes yeux se fixèrent sur Romain, et c’était mon échappatoire, pas tellement plus gaie que ma solitude extériorisée, mais tant pis.

SOPHIE - Ils étaient toujours heureux, c’était beau à voir les trois générations ensemble…
HANNA – Ouais, une famille unie et heureuse, le contraire de la notre !

C’est vrai, on n’arrivait même pas à être les quatre sœurs sur une photo, alors en faire une sur trois générations, c’était totalement impossible. Je réalisais enfaite, que je n’étais pas faite pour vivre ce genre de bonheur car à la minute ou j’atteignais ces moments de plaisirs intenses, je redescendais encore plus bas. Donc pourquoi les vivres si c’est pour se ramasser la seconde d’après ? Je n’en vois vraiment pas l’intérêt. J’étais à présent totalement hermétique au bonheur. Je prenais ce que m’offrait la vie au jour le jour. Mais je ne m’accrochais plus à ce sentiment éphémère qu’est le bonheur, la « béatitude », ce n’est pas pour moi.

SOPHIE - Non…toujours rien… et y aura surement jamais rien Hanna.

Je la regardais, assez perplexe par ce qu’elle venait de dire, elle avait l’air tellement convaincu par ce qu’elle disait... Le corps de Romain n’avait pas été retrouvé, et j’aimais à croire qu’il était encore vivant, dans une autre ville, et qu’il va bien. Sans corps, tous les espoirs sont possibles. Sophie en revanche, avait abandonné tout espoir de le revoir parmi nous. Et je ne pouvais pas l’en blâmer. Elle se sentait coupable de sa disparition, et pourtant le seul coupable là-dedans, c’était ce satané ouragan.

Je ne disais plus rien, il n’y avait plus rien à dire. Puis, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. Et vu qu’elle ne continuait pas, c’est qu’elle n’avait plus rien à dire non plus. Après quelques secondes de silence. Elle se remit à parler.

SOPHIE - Tu devrais le revoir, lui dire tout ce que tu as à lui dire Hanna, tu as la possibilité de le faire, passe pas à coté de ça…

Sophie en revient à mon cas. Dis comme ça, elle n’avait pas tord. J’avais choisi ma situation, alors qu’elle, elle n’avait pas eu le choix. Et dans les deux cas, on subissait. Et je lui répondis directement.

HANNA – Je n’peux pas Sophie, je n’y arriverais pas !

Sa phrase m’avait fait accélérer le rythme cardiaque. Rien qu’à l’idée de me dire qu’il fallait que je l’affronte, ça me stressait, m’angoissait. J’avais imaginé mille et un scénario de nos..retrouvailles, mais je n’en voyais aucun de positif. Surement mon coté pessimiste qui veut ça. Ou la façon dont j’ai mené le truc aussi, sans rien lui dire directement. Au fond, j’avais été lâche, mais je ne pouvais l’affronter y a un an, alors maintenant encore moins. Ma culpabilité est à son apogée, tout comme sa rancœur envers moi. Dure. Le pire dans tout ça, c’est que je l’ai souvent aperçu, mais à chaque fois, je fuyais –comme d’habitude- ou je faisais comme si je ne l’avais pas vu, en espérant qu’il pense ce que soit Sophie. Ah les joies d’avoir une jumelle, ça sauve de beaucoup de situation de se faire passer pour l’autre.

HANNA – Puis, je suis sûre que même si j’vais à sa rencontre, il ne voudra pas me parler, je l’ai trop blessé, et ça se comprend… - Je regardais Sophie ranger ses verres, et je baissais ensuite les yeux. - Et je préférais au fond, qu’il me déteste, comme ça, ça va l’aider à m’oublier, si ce n’est pas déjà fait…

Mais la question était de savoir, si je voulais vraiment qu’il m’oublie. Car au fond de moi, si je n’avais pu tournée la page de mon coté, c’était bien parce que je l’aimais encore. Et ça me bouffait de l’intérieur de ne pas être avec lui, de voir son sourire, de sentir ses bras m’enlacer, ou simplement, être à ses cotés, sentir sa présence, son odeur. J’avais crée à moi seule ma solitude, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

HANNA – Et il ne me pardonnerait pas…donc pourquoi tenter de lui parler si c’est déjà vouer à l’échec… ? Ça m’fait déjà assez chier cette situation, donc pourquoi j’irais encore plus me mettre dans la merde ? Et si c’est pour l’entendre me blâmer, pas la peine, je le fais déjà assez seule…

Mais oui ma fille, t’es encore en train de fuir tes responsabilités, tes choix. Et pourquoi pour une fois, tu n’assumerais pas les conséquences de tes actes Hanna Elly Conrad ?!
Revenir en haut Aller en bas
Sophie B. ConradSophie B. ConradMessages : 278
Date d'inscription : 16/01/2011
Localisation : Port Hudson
Emploi/loisirs : Propriétaire & gérante du Lucky Leon's
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeSam 19 Mar - 15:00

« Some mean more than others... » [CLOSE] Bla36000
Sophie B.Conrad & Hanna E.Conrad
Sister Vs Sister



HANNA – Ouais, une famille unie et heureuse, le contraire de la notre !

J’arrêtai quelques secondes toute activité, engouffrée dans mes pensées. C’était peu de le dire, la famille idéale c’était pas la notre. Loin de là. Filles de mère morte et de père alcoolique et violent. Grandissant dans une chambre pour quatre, partageant pendant des années un lit simple avec ma sœur jumelle, ramassant les cadavres de bouteilles à longueur de journée et les coups à longueur de soirées. Ca avait été notre quotidien pendant des années. Puis à 18 ans, on est partit, je n’y suis jamais retournée, pour quoi faire ? Entendre des insultes plus dures les unes que les autres ? Non merci, très peu pour moi…
Bienvenue dans la famille Conrad.
Les Lasalle, c’était juste le strict opposé. Soudé, aimant, généreux, je m’estimais heureuse d’en avoir fait partie un moment. Mais à croire que j’apportais la malchance autour de moi. C’est après mon arrivée qu’ils se sont tous éteints les uns après les autres. C’était écrit, la famille et moi : deux notions qui ne pourront jamais cohabiter.

HANNA – Je n’peux pas Sophie, je n’y arriverais pas !

Mes yeux s’étaient posés sur ma sœur. Elle avait changé de regards, elle semblait plus tendue, moins à l’aise. Dès que le sujet Donovan était mis sur la table, c’était la même rengaine. On oubliait la jeune femme joyeuse et souriante et on déterrait la reine pessimiste, malheureuse comme les pierres. C’était plutôt compréhensif.

HANNA – Puis, je suis sûre que même si j’vais à sa rencontre, il ne voudra pas me parler, je l’ai trop blessé, et ça se comprend… Et je préférais au fond, qu’il me déteste, comme ça, ça va l’aider à m’oublier, si ce n’est pas déjà fait…

SOPHIE _ C’est pas lui qui a besoin de parler, c’est toi, s’il écoute, c’est le principal… Certes il t’enverra probablement balader au début, mais faut t’accrocher… Et arrête cinq minutes tes conneries tu veux ? T’es folle de lui, tu préférais pas qu’il te déteste, encore moins qu’il t’oublie, tu te dis juste que s’il était passé à autre chose t’aurai pas à t’excuser. Réagis un peu, tu vas pas te laisser abattre, t’es plus forte que ça. T’es passée par des trucs affreux je sais, mais tu vas pas passer ta vie à fuir les épreuves Hanna.

HANNA – Et il ne me pardonnerait pas…donc pourquoi tenter de lui parler si c’est déjà vouer à l’échec…? Ça m’fait déjà assez chier cette situation, donc pourquoi j’irais encore plus me mettre dans la merde ? Et si c’est pour l’entendre me blâmer, pas la peine, je le fais déjà assez seule…

SOPHIE _ Et si tu faisais ca pour TOI, pas pour lui. Peut être qu’il ne te pardonnera pas, mais tu te demandera pas tout le restant de ta vie « et si je lui avais parlé ? ». Ya rien de pire que le doute Grumo, je t’assure. Vaut mieux avoir mal un bon coup que de trainer des illusions toute sa vie…

La diplomatie et la finesse ? J’aurai pu, j’aurai peut être du, mais est ce que les choses avancent réellement quand elles ne font pas mal ?

SOPHIE _ Et puis t’y es pour rien Hanna. Ca sert à rien de te blâmer. Les choses foirent parfois et y a pas forcement de responsable.

Je parlais de son bébé. Ce genre d’horreur arrivait, malheureusement, et il n’y avait pas de coupable à ca. Son départ, c’était une autre histoire, mais étant donné les circonstances, c’était compréhensible. Le problème c’est que Donovan ne connaissait pas tous les détails…

SOPHIE _ Tu sais, t’es partie du jour au lendemain, sans un mot, que vous le vouliez ou non, lui comme toi, vous tournerez jamais la page tant que vous n’aurez pas parler, réellement, de ca.

En m’écoutant parler, j’avais l’impression de parler pour nous deux. On avait elle comme moi, une histoire d’amour en suspens. La douleur était pas la même, la sienne devait être bien plus profonde. La seule différence ‘est qu’une partie de son histoire pouvait –peut être- s’arranger. Elle pouvait se défaire des doutes qu’elle avait si elle prenait les choses en main.
Autant quand il sagissait de la vie des autres, elle était toujours pleine de conseils, d’optimisme. Quand il sagissait de sa vie à elle, elle avait le don de fuir ces responsabilités. Elle se plaignait jamais de ce qui lui arrivait, elle gardait tout pour elle, ruminait, ressassait. Mais je le connaissais, peut être mieux que je me connaissais moi même. Suffisait que je la regarde pour savoir que depuis un an rien allait comme elle voulait… et j’avais beau essayer de la bouger, elle était plus têtue qu’une mule…


Revenir en haut Aller en bas
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeVen 1 Avr - 16:25

Comment on était passé des fesses rebondies de Tim à mon histoire chaotique ? Je ne voyais aucun véritable fil conducteur entre ces deux sujets de conversations mais c’était ainsi. J’étais venue ici pour ne pas y penser, et comme pour me punir, le boomerang me revient en plein dans la gueule. Joli coup. J’étais totalement hermétique à ce sujet, je savais que j’avais tord, et inconsciemment, je me refermais sur moi, devenant tous l’opposé de moi –même. En règle général, j’évitais tout ce qui me rappeler ma vie d’avant, ou simplement lui. Je voulais montrer que j’avais tourné la page, que j’étais totalement « guérir » de cette histoire. Seule Sophie savait réellement qu’au plus les jours passés, au plus je m’enfonçais dans mon mal-être. Je savais également que la seule manière de m’en sortir, était d’affronter ce mal qui me ronge. Mais le courage me manquait.

SOPHIE - C’est pas lui qui a besoin de parler, c’est toi, s’il écoute, c’est le principal… Certes il t’enverra probablement balader au début, mais faut t’accrocher… Et arrête cinq minutes tes conneries tu veux ? T’es folle de lui, tu préférais pas qu’il te déteste, encore moins qu’il t’oublie, tu te dis juste que s’il était passé à autre chose t’aurai pas à t’excuser. – Elle avait totalement cerné ma « logique », j’espérais qu’il passe à autre chose, comme ça, je n’aurais pas à l’affronter, mais au fond, ce n’est pas la bonne solution. - Réagis un peu, tu vas pas te laisser abattre, t’es plus forte que ça. T’es passée par des trucs affreux je sais, mais tu vas pas passer ta vie à fuir les épreuves Hanna.
HANNA – T’as peut-être pas tord.. – Mieux, elle avait carrément raison ! – De toute façon, j’crois qu’il ne peut rien m’arriver de pire…j’vois pas ce qui y a de plus pire d’ailleurs… - Alors si vous trouvez pire que perdre son bébé et son âme-sœur en un mois, dites-moi, et je ne m’apitoierais plus sur mon sort !

En même temps, ça faisait un an que je ressassais le passé sans y trouver une réponse qui me satisfasse. Il était peut-être temps pour moi d’affronter mon passé pour avancer convenablement et avoir un futur plus heureux que ce que je m’inflige jusqu’à maintenant.

SOPHIE - Et si tu faisais ca pour TOI, pas pour lui. Peut être qu’il ne te pardonnera pas, mais tu te demandera pas tout le restant de ta vie « et si je lui avais parlé ? ». Ya rien de pire que le doute Grumo, je t’assure. Vaut mieux avoir mal un bon coup que de trainer des illusions toute sa vie…

« Trainer des illusions toute sa vie.. » autrement-dit vivre dans le regret. C’est ce que je faisais, je me torturai l’esprit à trouver des réponses à une situation ou il y en avait aucune. Fallait juste accepter, et faire le deuil. Mais…ça veut dire quoi faire le deuil ? Etre en paix avec cette histoire ? Accepter qu’on me l’ait enlevé alors qu’il n’avait pas encore respiré dans ce monde ? Accepter qu’on m’enlever une partie de moi-même sans que je ne puisse donner mon avis? Accepter de vivre avec cette douleur qui me brûle de l’intérieur ?

HANNA – Tu crois que si j’y parle, ma douleur s’en ira ? – Implicitement ou explicitement, j’avouais à Sophie que je n’en pouvais plus mentalement et physiquement de cette situation. Même si elle le savait, elle en avait maintenant la confirmation ! Certes, ma douleur ne partirait pas, elle serait juste moins…lourde à porter.

SOPHIE - Et puis t’y es pour rien Hanna. Ca sert à rien de te blâmer. Les choses foirent parfois et y a pas forcement de responsable.

Bizarrement, j’aimais à savoir qu’il y avait un responsable à tous ça, mais je n’en trouvais pas, donc il est vrai, que je me blâmais. Il me fallait quelqu’un et pas qu’un simple « c’est la vie » comme dise certains. Cette expression ne veut rien dire pour moi. « C’est la vie », bah elle est bien pourrie la vie, si c’est ce qu’elle a prévu pour moi, autant qu’elle m’enterre directe. Je n’arriverais pas à en subir d’avantage. Depuis vingt-cinq ans ma vie était tout, sauf un long fleuve tranquille. Et quand je trouve enfin LA personne qui me fait me sentir spécial, qui m’aime, moi et mon passé abimé par des évènements que je n’ai pu contrôler, on me fout encore plus dans la merde !

SOPHIE - Tu sais, t’es partie du jour au lendemain, sans un mot, que vous le vouliez ou non, lui comme toi, vous tournerez jamais la page tant que vous n’aurez pas parlé, réellement, de ca.
HANNA – Je sais bien..Je sais que je n’ai pas assuré sur ce coup là, on vivait la même chose, et comme si ça ne suffisait pas, j’ai prit la fuite…Je l’ai fuis, lui et notre douleur, pour essayer de m’en sortir. J’avais dans l’espoir, que vivre loin d’eux m’aiderait, mais c’est l’inverse. Car en plus de ma culpabilité de me dire que je ne suis pas faite pour être mère, j’ai rajouté celle d’être une personne totalement… lâche.

Tout ce discours était sorti spontanément. Je m’étais empêchée de parler depuis bien trop de temps maintenant. Et tout ce que je ressentais c’était groupé en quelques phrases qui avaient été dites avec un ton assez dur au départ, et fur et à mesure que je m’entendais, je réalisais que j’étais en train de gâcher ma vie en ressassant ce putain de passé. Ma sœur, l’être le plus rationnel que je connaisse, avait toujours le don de me dire les mots justes qui me provoquaient un électrochoc.

HANNA – T’as totalement raison Sophie, Puis même si j’ai ma part de responsabilité, il ne sait pas les réelles raisons..Et il ne pourra pas plus me détester que maintenant. Je n’ai rien à perdre ! - Enfin si, perdre le peu d’espoir qu’il me restait de reprendre notre histoire ou je l’avais laissé. Mais je savais que ça ne se ferait pas de si tôt…

C’était les premières phrases positives que je sortais sur la situation. Puis, au fond, j’en avais marre d’être dans cet état. Un état qui ne me ressemble pas. Il fallait que je reprenne ma vie en main, et j’avais bien l’intention de le faire à partir de maintenant.

HANNA – J’te le dis peut-être pas assez, mais merci Sophie, vraiment ! J’sais pas ce que je ferais sans toi. – Je lui adressais un sourire et je lui murmurais un « je t’aime » spontané, sincère, qu’elle méritait …
Revenir en haut Aller en bas
Sophie B. ConradSophie B. ConradMessages : 278
Date d'inscription : 16/01/2011
Localisation : Port Hudson
Emploi/loisirs : Propriétaire & gérante du Lucky Leon's
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeLun 4 Avr - 0:09

Passer d’un sujet à l’autre ? Plutôt habituel dans la famille Conrad. On passe du coq à l’âne en oubliant tout aussi rapidement qu’est ce que le coq était. Pour résumé, ici, le coq c’était Tim. L’âne ? Donovan…ou Hanna. Surement les deux. Mais gageons qu’ici, l’âne est ce type. L’ex de la douce et magnifique Hanna. « L’homme de sa vie » comme elle disait. J’avais tendance à lui répondre « l’homme de ta vie, tu seras qui il est sur ton lit de mort, parce qu’on sait jamais de quoi demain sera fait »*. Ce mec là ? Il l’avait rendu heureuse, encore plus belle, un sourire constant sur son visage, des rires qui fusaient à tout bout de champs. Allez savoir pourquoi je l’avais toujours détesté ce Donovan ? Faut croire que c’est génétique, j’aime pas les copains d’Hanna, elle aime pas les miens.
Hanna se blâmait, elle, pour la perte de son bébé, j’avais jamais cessé de lui en vouloir à lui. Comme si il avait déclenché quelque chose qui avait tout fait s’effondrer. Je lui en avais encore plus voulu de pas avoir été là pour Hanna. De pas l’avoir amener à l’hôpital, de m’avoir forcé à savoir cette horrible nouvelle avant les propres parents de cet enfant, mon neveu. Je le blâmais aussi pour avoir foiré l’après. De jamais avoir fait le premier pas vers elle après le drame. Un geste, un mot, un regard ? Que dalle, aucune couille. Il m’énervait rien que d’y penser.

Je serrai un peu plus fort le torchon que j’avais dans les mains, comme si j’imaginais la tête de ce pauvre lâche. Est ce que j’y allais pas un peu fort ? Si probablement. Mais c’est pas à cause du pape si Hanna est dans cet état, c’est pas directement à cause de lui, mais c’est pareil, lui ou le reste de la lignée Lawrence, tous des bons à rien. OUI JE SAIS : la méchanceté gratuite n’a jamais fait avancer les choses ? Et alors, j’emmerde le monde et ceux que ca gène. Que celui qui n’a jamais taillé sur le dos de quelqu’un qu’il n’aime pas, jette la première pierre. Personne ? C’est bien ce que je disais…

HANNA – T’as peut-être pas tord..

Non, je ne jubilerai pas sur son « t’as pas tord », pas aujourd’hui, et puis je me réjouirai le jour ou elle tournera sa phrase en « Tu as raison », là je ferai péter le champagne. Mais je m ‘égare, shhht je veux pas entendre de « comme d’hab’ » ni de « encore ???? ». Bon…

HANNA_ De toute façon, j’crois qu’il ne peut rien m’arriver de pire…j’vois pas ce qui y a de plus pire d’ailleurs…

SOPHIE _ On est d’accord…

Je vais pas lui dire « Tu as raison »…ce serait pas juste. Je sais je fais de l’humour alors qu’on parle d’un sujet grave, touchant et triste. On évacue chacun comme on peut le mal aise qui s’instaure non ?

HANNA – Tu crois que si j’y parle, ma douleur s’en ira ?

SOPHIE _ Non, je ne pense pas que la douleur s’en ira…jamais… mais elle s’atténuera quand l’histoire sera close, quand vous aurez pu parler de ce qu’il s’est passé, de Noah, de ton départ et de ces longs mois de silence… C’est pas la douleur que ca réglera. Tu t’habitueras à vivre avec, et un jour tu te réveilleras et tu réaliseras que ca fait moins mal qu’avant, que tu peux même vivre avec ce trou dans le cœur…

Comme ci c’était pas suffisant je reparlais de son départ, voyez ça comme vous voulez, elle a trouvé le moyen de se blâmer encore plus.

HANNA – Je sais bien..Je sais que je n’ai pas assuré sur ce coup là, on vivait la même chose, et comme si ça ne suffisait pas, j’ai prit la fuite…Je l’ai fuis, lui et notre douleur, pour essayer de m’en sortir. J’avais dans l’espoir, que vivre loin d’eux m’aiderait, mais c’est l’inverse. Car en plus de ma culpabilité de me dire que je ne suis pas faite pour être mère, j’ai rajouté celle d’être une personne totalement… lâche.

SOPHIE _ C’est pas de la lâcheté Hanna, si t’es partie c’est parce que cet enfoiré t’as mis dans le crane que TU pourrissais la vie de son fils. Au contraire c’était plus par générosité. Si t’es partie, c’est pas parce que tu voulais apaiser TA peine, mais la sienne. C’est pas de la lâcheté ça. T’entends ? Et ces conneries arrivent, certains bébés n’ont pas le temps de côtoyer le monde, ca fait pas de toi une mauvaise mère, ca veut pas dire non plus que tu n’auras jamais d’enfant. Je sais que pour l’instant tu penses même pas à ça. Mais un jour éventuellement tu y repenseras, et sache que tu seras une excellente mère poule…

HANNA – T’as totalement raison Sophie, Puis même si j’ai ma part de responsabilité, il ne sait pas les réelles raisons..Et il ne pourra pas plus me détester que maintenant. Je n’ai rien à perdre !

Elle était vraiment obligée de toujours rajouter un point négatif dans ses phrases alors que le fond est plutôt optimiste ? C’était genre inné chez elle, fallait toujours qu’elle voit les choses en noires quand c’était pour sa pomme. Moi si je voulais être astronaute ou présidente de la république, elle me dirait avec un grand sourire, « quand on veut on peut ». Si elle, elle voulait réussir à faire chauffer l’eau de la casserole, c’était plus du genre « de toute façon, je vais surement me bruler au troisième degrés ou mourir parce que ma peau aura fondu, je sais rien faire, je suis pas douée ». Ouaiii meuf, mets l’eau dans la casserole et tourne le bouton, souris et tu vois bien que t’es pas si nulle. – Ok il lui est arrivé d’oublier l’eau pour les pates, là j’avais le droit à « je te l’avais dit, je suis pas douée » PESSIMISTE GIRL peut être chiante des fois. Je déraille ? Alors je reviens au principal : ELLE L’A DIT : « T’as totalement raison Sophie, » HALLELLUJAH

Et dire que la conversation ne m’autorise même pas à faire la danse du ventre sur le bar pour fêter ça… je vais me contenter de ma victoire intérieure ; de 1, j’ai raison (le plus important…ca va je PLAISANTE, relax) et de 2 : elle allait enfin bouger son derrière et tenter de tourner la page. Ca allait pas être simple, mais je serai là, je comptais aller nulle part sans elle.

HANNA – J’te le dis peut-être pas assez, mais merci Sophie, vraiment ! J’sais pas ce que je ferais sans toi.

Je lui souris. Oui j’étais touchée, non je ne lui montrerai pas.

SOPHIE _ sans moi ? Tu n’aurai jamais su que des pates se mangeaient pas directement dans le sachet, tu n’aurai jamais su comment fonctionne un décapsuleur et tu aurai probablement jamais réussit à lasser tes chaussures et aurait été condamnée au scratch toute ton enfance… Ta vie aurait été rude, en revanche, tu aurai eu un lit pour toi toute seule en grandissant, deux fois plus de chocolat à noël de la part du voisin, on t’aurait jamais appelé Grumo et… je crois que c’est déjà pas mal.

Je lui souris une énième fois, je voulais pas forcément que les choses restent aussi graves. Elle avait parlé plus que d’habitude aujourd’hui, et ca me touchait qu’elle se confie, ca me mettait aussi hors de moi que la vie s’acharne toujours sur les mêmes, mais à cet instant, c’était pas à moi de m’effondrer ni de m’énerver. Elle murmura un délicat « je t’aime », elle devrait savoir que mes hormones sont en plein travail en ce moment et qu’il faut éviter de me tirer les larmes je deviens toute mielleuse après.. Voilà le résultat : je suis sortie de derrière le bar pour passer à coté d’elle et j’ai passé mes bras autour de son cou, la serrant contre moi. Elle verrait pas mes yeux brillés comme ça.

SOPHIE _ Je sais pas ce que je ferai sans toi vieux Grumo moisi. Je t’aime !

C’est niais l’amour fraternel hein ? J’ai qu’une chose à dire : DEAL WITH IT !
Revenir en haut Aller en bas
Hanna E.ConradHanna E.Conrad
    ADMINISTRATRICE;
    Live in the Moments
Messages : 1525
Date d'inscription : 16/01/2011
Age : 34
Localisation : Northern Port Hudson
Emploi/loisirs : Gérante du Lucky Leon's Cupcake
« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitimeDim 17 Avr - 19:57

Si on juge à la première impression, on pourrait penser que Sophie est une de ses filles qui met n’importe quel mec dans son lit, forcement, c’est la gérante d’un bar et elle DOIT –selon les dires- être une garce. On pourrait croire aussi, qu’elle prend la vie trop à la légère et qu’elle est prétentieuse, nombriliste, et qu’elle se refuse à s’intéresser aux autres. Une pure salope en soi. Mais c’est totalement l’inverse. Je ne connais pas une personne aussi douce, gentille et de bons conseils comme elle. Elle dit les mots justes, et même si elle a un parti prit dans la situation, elle reste objective. Et ça, c’est une qualité que je lui envie.

SOPHIE - Non, je ne pense pas que la douleur s’en ira…jamais… mais elle s’atténuera quand l’histoire sera close, quand vous aurez pu parler de ce qu’il s’est passé, de Noah, de ton départ et de ces longs mois de silence… C’est pas la douleur que ca réglera. Tu t’habitueras à vivre avec, et un jour tu te réveilleras et tu réaliseras que ca fait moins mal qu’avant, que tu peux même vivre avec ce trou dans le cœur…

Quand elle prononça le nom de mon fils, j’eus un pincement au cœur. Ce genre de sensation ou vous revivez en deux secondes, ces moments horribles. Je faisais exprès moi, de ne pas l’évoquer, car en parler rendait la situation réelle. Si je n’avais toujours pas parlé à Donovan, c’était pour cette raison, enfin en partie. Je ne voulais pas affronter la situation me dire qu’il n’est plus là, qu’ils ne sont plus là. Laisser cette conversation en suspend me faisait garder l’infime espoir qu’il me restait, de revoir ma famille réunie.
Vivre avec ce trou dans le cœur ? Ça me paraissait tellement peu probable. J’avais tellement donné pour cet enfant, pour mon couple, que vivre avec cette douleur constante me semblait tellement horrible. Qui peut vivre comme ça ? Je le regardais en acquiesçant du regard, mais n’était pas réellement convaincu…

SOPHIE - C’est pas de la lâcheté Hanna, si t’es partie c’est parce que cet enfoiré t’as mis dans le crane que TU pourrissais la vie de son fils. Au contraire c’était plus par générosité. Si t’es partie, c’est pas parce que tu voulais apaiser TA peine, mais la sienne. C’est pas de la lâcheté ça. T’entends ? Et ces conneries arrivent, certains bébés n’ont pas le temps de côtoyer le monde, ca fait pas de toi une mauvaise mère, ca veut pas dire non plus que tu n’auras jamais d’enfant. Je sais que pour l’instant tu penses même pas à ça. Mais un jour éventuellement tu y repenseras, et sache que tu seras une excellente mère poule…

Je souris à la fin de sa phrase en baissant mon regard. Ses paroles raisonnèrent dans ma tête. Si j’étais partie, ce n’était pas vraiment de mon plein gré, j’ai été contrainte. Sans moi, Donovan aurait certainement eu une vie meilleure, sans ses mésaventures qui nous ont fait plus de mal que de bien. Mais avais-je eu le choix? Pas tellement. Ma culpabilité me rongeait tellement qu’on pouvait me faire gober n’importe quoi, et son père l’avait comprit, trop bien même.

Après ces belles paroles, la conversation se fit plus légère, mais pas moins sincère. J’avais besoin que Sophie sache qu’elle était essentielle à ma vie. Elle était mon tout, ma moitié, mon âme-sœur.

SOPHIE - sans moi ? Tu n’aurai jamais su que des pâtes se mangeaient pas directement dans le sachet, tu n’aurai jamais su comment fonctionne un décapsuleur et tu aurai probablement jamais réussit à lasser tes chaussures et aurait été condamnée au scratch toute ton enfance… Ta vie aurait été rude, en revanche, tu aurai eu un lit pour toi toute seule en grandissant, deux fois plus de chocolat à noël de la part du voisin, on t’aurait jamais appelé Grumo et… je crois que c’est déjà pas mal.
HANNA – Et quel intérêt si je ne vis pas toutes ces choses avec toi ? T’es bien la seule « chose » que je ne regrette pas dans ma vie…

Elle contourna le bar pour me prendre dans les bras. Comment avait-elle deviné que j’avais besoin de cette étreinte pour conclure notre conversation ? Aucune idée, surement un truc de jumeau encore..Inexplicable et terrifiant. Je l’aime !

SOPHIE - Je sais pas ce que je ferai sans toi vieux Grumo moisi. Je t’aime !

Ces moments, je les aimais car ils étaient rares, mais tellement intenses quand ils arrivaient. On restait quelques secondes accrocher l’une à l’autre, profitant de ce beau petit moment. Cette séquence émotion passait, je lui souris. Je regardais l’heure, il était temps pour moi de prendre mon service.

HANNA – C’est mon heure, si j’vais pas bosser, la patronne va encore gueuler..et tu sais comme moi qu’il faut pas la titiller…

Je lui souris et monta l’escalier qui me menait au restau. Bien que ma journée ressemblée aux autres, j’étais plutôt contente d’avoir eu cette conversation avec elle. On avait déjà parlé de cette histoire, mais aujourd’hui, ça avait été différent. J’avais eu comme un déclique, comme si mon esprit en avait marre de cette situation et qu’il voulait m’en libérer. Maintenant, il fallait que je prenne mon courage à deux mains, et que j’allais affronter Donovan une bonne fois pour toute. Et advienne que pourra !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé« Some mean more than others... » [CLOSE] Vide
MessageSujet: Re: « Some mean more than others... » [CLOSE]   « Some mean more than others... » [CLOSE] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

« Some mean more than others... » [CLOSE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» ~ Welcome to the real world... [CLOSE]
» *Secrets are made to be found out with time...* [CLOSE]
» Shut up and tidy up ! ♣ Emmanuelle BRIDGER [CLOSE]
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Together Faraway ::  :: ● Northern Port Hudson :: ● Lucky Leon's & Lucky Leon's Cupcake-
Sauter vers: