On dit souvent que la place de la cadette dans une famille n’est pas la plus aisée. Les plus grands s’occupent des plus petits pendant que l’enfant du milieu tente de se débrouiller en solo. Les Conrad n’ont pas dérogé à la règle.
Alysson a deux ans quand sa mère décède en mettant au monde deux petites filles. Autant dire que le choc fut brutal. Elle a déjà une grande sœur de cinq ans, Holly qui prend très à cœur son rôle d’ainée. Les jumelles l’accaparent, leur père les délaisse toutes les quatre. Alysson est mise de coté par tout le monde. Et elle comprend. De son jeune âge elle sait que ces deux petites sœurs ont bien plus besoin d’Holly qu’elle. Mais la solitude devient pesante parfois.
Le paternel est alcoolique et violent. Pas envers elle cependant. Il arrive parfois à lui glisser quelques gentillesses et à faire preuve d’humanité. Il lui répète souvent que c’est elle qui ressemble le plus à leur mère : Belle, intelligente, discrète. Mais chaque fois qu’il tend la main pour la passer dans les cheveux d’Alysson, celle ci prend peur, elle ne se souvient pas de lui ayant eu un quelconque geste affectueux envers ses sœurs.
Le souvenir de la mère s’estompe mais le fantôme poursuit encore la famille. Alysson tente tant bien que mal de construire sa vie en dehors du cercle fraternel. Elle prend des cours de danse, qu’elle se paie en travaillant comme baby Sitter le samedi soir. C’est là son seul moment de répits ou elle peut être qui elle veut… ou elle met de coté la sage et gentille Alysson pour laisser son coté sauvage et triste se manifester.
Elle entreprend dès son bac en poche, des études d’assistante sociale. Traumatisée par ce qu’il s’est toujours passé sous son toit, elle souhaite plus que tout éviter à d’autres enfants de subir ce calvaire. Pour ça, elle quitte Port Hudson pour la Floride. Elle y vit depuis dix ans, mariée depuis quatre, elle rejoint Port Hudson après l’ouragan pour soutenir ses sœurs.